domingo, 28 de marzo de 2010

Historia de Apolo y Cyparissos


Apolo y Cyparissus, Claude-Marie Dubufe, 1821.
Le Cyprès qui s'élève en Pyramide, se trouva aussi parmi les autres arbres, que le son de la Lyre d'Orphée avait attirés sur le mont Rhodope. Il n'était que depuis peu de jours au nombre des arbres; c'était autrefois un jeune homme chéri d'Apollon, dont voici l'Histoire. Il y avait un Cerf consacré aux Nymphes des champs de Carthée; son bois qu'on avait pris soin de dorer, était si spacieux qu'il lui couvrait entièrement la tête. Un collier de perles, dont les Nymphes l'avaient orné, lui descendait jusqu'aux épaules; elles lui avaient mis aussi des pen­dants d'oreilles, et sur le front une houppe d'argent qui jouait avec grâce. Le Cerf apprivoisé, et moins timide que les autres animaux, entrait familièrement dans les maisons, et se laissait caresser par tout le monde; mais personne ne l'aimait tant que Cyparisse, le plus beau jeune homme de toute l'Ile de Cos. Il avait soin de le conduire dans les meilleurs pâturages, et de le faire boire dans les Fontaines les plus pures. Il ornait son bois de bouquets et de guirlandes, et il le conduisait avec un cordon couleur de pourpre. Un jour dansla saison la plus chaude de l'année, ce Cerf fatigué se coucha sur l'herbe, pour se reposer à l'ombre. Cyparisse, qui l'aperçut sans le reconnaître, le perça d'un coup de flèche, et cette méprise le jeta dans un si grand désespoir, qu'il résolut de se donner la mort. Apollon employa tous ses soins pour le consoler, et pour tâcher de lui faire comprendre que la perte qu'il venait de faire étant légère, sa douleur devait être modérée; mais rien ne fut capable d'adoucir son chagrin, et il priait sans cesse les Dieux de lui ôter la vie. Les larmes qu'il répandait en abondance, eurent bientôt épuisé tout son sang: son corps prit une couleur verdâtre, les beaux cheveux qui ombrageaient son front plus blanc que la neige, se hérissèrent, et s'élevèrent en Pyramide vers le Ciel. Apollon témoin de cette métamorphose gémit, et lui dit en soupirant: « Je pleurerai votre perte, Cyparisse, mais comme vous serez toujours présent aux funérailles, vous serez à jamais le compagnon des personnes affiigées. »